Nous
sommes partis dans la Drôme pour nos vacances d’été. Mirabel aux
Baronnies était notre destination.
Je
ferai un billet sur cette semaine de visites de beaux endroits.
Dans
celui-ci je vais parler VTT. En effet, depuis qu’on avait réservé
cette semaine, il y avait une sortie VTT qui me trottait dans la
tête. Alors que j’avais l’opportunité de réaliser plusieurs
circuits autour de notre location, je voyais plutôt ne faire qu’une
rando mais pas n’importe laquelle. Le Mont Ventoux n’était pas
si loin que ça et je voulais me fixer le défi un peu fou de le
grimper. J’avais une occasion peut-être unique de me frotter au
géant de Provence. J’ai donc regardé pour préparer un parcours.
Départ de Bédoin pour finir au pied de l’antenne située tout en
haut. Pas par la route goudronnée mais par les pistes de DFCI (piste
des Graviers Blancs et celle de la Tête du Chauva). Je pense plus difficile !!
Je
vais donc passer plusieurs semaines à peaufiner le parcours avec la
possibilité de rentrer à notre gîte en VTT. Mais à cette époque,
je ne savais pas que la canicule viendrait s’inviter à ma rando.
Ce qui va modifier la seconde partie de ce parcours. Je vais y
revenir. Et au final avec les très hautes températures de la semaine, je n'aurais pas pu rouler. Les matinées étant consacrées aux balades avec Christelle et les après-midis bien trop chauds pour rouler.
Je
renonce donc aux circuits locaux pour ne garder que le Ventoux. Ca
sera la matinée de mardi qui sera consacrée à m’y attaquer.
Je
prévois 2 litres d’eau dans ma poche à eau. J’y ajoute une
gourde sur le cadre et une dans le sac. Soit 3,5 litres en stock. J’y
mets des pastilles de High5. Elles seront efficaces car mes jambes
"tiendront" ! Peu de douleurs et pas de crampe !!!
J’embarque
aussi tout ce qui faut en ravitaillements solides, du sucré et un
peu de salé. Christelle me dépose à Bédoin, non loin du point de
départ de mon parcours, au Domaine de Bélézy.

Je
m’équipe et ça y est, je décolle. Un peu de faux plat montant
puis ça va grimper : 5 à 7-8 % quasiment en permanence. Il faudra pédaler tout le temps. Je commence par la piste des Graviers Blancs. Le sol offre un petit
rendement à cause de la caillasse qui le compose, je perds souvent
de l’énergie à trouver la bonne trajectoire en évitant les
cailloux qui dépassent. Je ferai quand même toute la montée sur la
selle. Je roulerai presque tout le temps en 22x36. C'est la première fois que je me confronte à ce type d'exercice. Ca grimpe,
j’enchaîne les épingles plus ou moins fermées et les lignes
presque droites. Je vais faire très régulièrement de mini-pauses
(pour grignoter, boire et réguler mon rythme cardiaque) car entre la chaleur et l’effort, je ne voulais pas que le coeur s’emballe et me
retrouver dans le rouge. Il n’y a pas de vent. J’aurai un peu
d’air seulement en arrivant sur la dernière partie, en même temps
que mes T° vont commencer à baisser. Je suis parti avec 23-24°
mais la piste n’est pas ombragée (ou trop peu) et le thermomètre
grimpe (comme la piste) et va parfois dépasser les 30°. Je
transpire, je bois souvent. Température moyenne à la montée : 28.1°.
C’est quand même dur. La montée va
être longue et sans répit. Pas question de vouloir en faire de
trop, le compteur ne fera pas de folie. Mais comme j’avais plus 22
km de montée, je devais me faire durer. L’essentiel était de me
fixer un rythme et d’essayer de le garder. Au fur et à mesure que
je monte, je vois Bédoin qui devient plus petit. Ma vue couvre de
plus en plus large.
Je
quitte la piste de DFCI des Graviers Blancs pour attaquer celle de la
Tête du Chauva. Sur une partie, cette piste est plus plate. Je vais
rouler plus vite (>17 km/h ! ).
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fin de la piste DFCI des Graviers Blancs |
En route, je vais tomber sur
un troupeau de moutons qui pâture. Un peu plus loin, je croiserai un
jeune patou, un peu perdu. Son maître, le berger, n’était pas
loin.
Je
rejoins alors la route de Malaucène/Sommet du Ventoux. J’avais
fait 17km. Un groupe de belges fait une pause. 2 en VTT, 2 en vélos
de route. Ils ont leur logistique qui les accompagne en voiture. L’un
d’eux me proposera de compléter une de mes gourdes. Sympa !
J’attaque
alors la dernière partie. Un peu plus de 5km. Et pour moi, ce sera
la plus difficile. La pente va osciller entre 8 et 11 %. Malgré
le goudron qui améliore le rendement, je sentais que la chaleur et
les efforts de ce que je venais de monter par les pistes se
ressentait dans l’organisme. Les crampons écrasent le bitume. Je
ferai de nouveau des petites pauses, je veux aller au bout et
atteindre le sommet. J’en profite pour admirer le paysage. Le
panorama est unique, surtout à cette altitude.
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J'étais sur la route, en bas !!!! |
Je
vois l’antenne, si proche et encore un peu loin par la route.
Un
dernier virage et ça y est, j’y suis. J’ai vaincu le Ventoux !!! Altitude 1909m. Et je venais de monter 1468m. Rhaaaaaaaaaaa !!! J’étais
bien content d’y être arrivé. Bien vidé quand même ! L'air est plus respirable à cette altitude. Il y a comme
souvent 10° de moins entre Bédoin et le sommet. Ce sera vrai aussi
dans l’autre sens. J’en aurai bavé mais je venais de réaliser
ce défi fou de mon été.
Je
prends le temps de qques photos, puis je casse une petite croûte. Il y a du monde en haut, des cyclistes bien sûr mais aussi des touristes qui viennent profiter des lieux.
La brume m'empêchera de voir les Alpes d'un côté et la mer de l'autre. Mais la vue reste magnifique.
Mon stock d’eau est assez bas, je vais revoir mon plan retour. En
plus, les T° sont élevées en bas. En principe, j’ai 40 km pour
rentrer mais sûrement pas assez d’eau pour faire tout le
parcours (et pas de certitude de pouvoir ravitailler). Je vais donc rester raisonnable et j’appelle Christelle
pour qu’elle vienne me récupérer dans le secteur de Malaucène.
Je vais donc faire la descente par la route. Il fait frais (22°) en
haut mais la T° aura vite fait d’augmenter (plus de 35° sur
Malaucène). Température moyenne à la descente : 26.8°.
Ca descend vite sur cette première partie jusqu’au Mt
Serein, mais ensuite je vais faire des pointes impressionnantes.
Vitesse maxi à plus de 75 km/h. Le pied !!! Le compteur sur
plus de 15 km ne descendra pas en-dessous des 50-55 km/h. Du vent
dans les oreilles et des pneus bruyants sur le goudron.
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la descente vers Malaucène |
Christelle
me reprendra à la sortie de Malaucène sur la route de Vaison la
Romaine, après 23 km.
Piscine
en rentrant pour compenser de la grosse chaleur et pour me relaxer
les jambes.
Au
final, la montée du Ventoux aura été ma seule activité sportive
de cette semaine, mais même si l’épreuve a été difficile, je
suis arrivé au bout de mon effort et l'expérience était belle à vivre !
RV(tt) - le 28 juillet 2019